Article 3 : Quand tout vouloir contrôler vous sape toute motivation

Publié le par impact

 

Notre cerveau est une machine à faire des comparaisons incessantes entre l’état que l’on souhaite atteindre, nos objectifs immédiats et la façon dont nous nous sentons sur le moment, notre état actuel. Et cela s’effectue dès que nous avons un effort à faire : effort physique ou effort de concentration. Nous scrutons notre niveau d’énergie et le comparons en permanence à celui que nous estimons idéal pour accomplir notre tâche. Ce processus que nous mettons en œuvre a pour but de nous rassurer face à nos craintes : Y arriverons-nous ? Nous tentons ainsi de faire des pronostics. Sauf que nous n’avons aucune donnée suffisamment solide pour répondre à notre questionnement. Le fait de scruter notre état de fatigue a pour effet de l’amplifier et l’état que nous jugeons idéal est en général une surévaluation de ce qui est simplement nécessaire. Conclusion : la plupart du temps, nous finissons par penser que nous n’y arriverons pas. Cette « gestion mentale » de la tâche à accomplir est donc souvent désastreuse et est un des mécanismes qui préside à la formation des dépressions.

Que se passe-t-il quand nous appliquons ce raisonnement à l’entraînement sportif, voire à la compétition ?

C’est exactement ce qui peut se passer à l’entraînement en boxe par exemple, notamment lors des exercices chronométrés de type fractionnés, voire ce qui peut se passer lors d’une reprise en compétition : vous commencez à ressentir les symptômes de la fatigue, l’essoufflement, une sorte de sentiment d’être vidé d’énergie. Vous regardez le chrono s’il est à proximité ou vous vous posez la question de savoir combien de temps il reste (3ème donnée que vous ne maîtrisez pas et qui se rajoute à l’équation). Vous comparez ce temps à l’énergie qu’il vous reste et tentez de déterminer si vous aurez assez de jus pour tenir le temps imparti. L’instant d’après, vous vous dites que vous devez oublier le temps, tâchez de vous re-concentrer, mais les moindres nouveaux signes de fatigue que vous détectez relancent le processus.

En fait, vous êtes en train de gaspiller votre énergie à vouloir faire des pronostics impossibles et qui vous sont défavorables. Vous voulez contrôler des choses sur lesquelles vous n’avez pas de prise et cela n’a d’autre résultat que de vous faire perdre votre concentration.

La minute de repos arrive, ouf ! Mais déjà, la machine à calculer reprend du service. Vous observez le temps et évaluez votre degré de récupération. Aurez-vous récupéré à la fin de la minute ? Pas sûr. Et votre attention fait ainsi des vas et viens entre l’aiguille des secondes et le degré d’amplitude de votre respiration au lieu d’en profiter pour se reposer et se relaxer. Est-ce que cette attitude va vous aider à récupérer plus vite ? Pas du tout. Et pourtant…vous continuer reprises après reprise et minutes de repos après minutes de repos à exercer la même stratégie…épuisante.

 

 

Des solutions ? Lâcher prise : observer simplement son impulsion à vouloir tout contrôler quand elle survient, et la laisser tout simplement passer. Observer également son propre état de fatigue quand son esprit y est attiré et se re-concentrer sur la tâche sans tirer de conclusions définitives sur ses capacités à aller au bout de l’exercice. Enfin, juger de ces mêmes capacités à la fin, après coup, en regardant la performance accomplie et non dans le vif de l’action.

 

Vous n’y arrivez toujours pas ? Peut-être avez-vous besoin d’un entraînement spécifique aux habiletés mentales dont il est question. Car comme le physique, le mental, ça se travaille de façon méthodique et structurée.

Pour plus d’information sur les techniques qui vous permettront d’optimiser vos performances, lire l’article 2 : « les mécanismes du stress ».

 

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Blog(fermaton.over-blog.com),No-8. - THÉORÈME ALI. - Le champion !.
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